Vivre et laisser vivre. Ce principe simple n'est pas très souvent mis en pratique. Tout le monde n'est pas conscient que chacun a un rythme, une musique intérieure et une façon de voir et de sentir les choses. C'est peut-être pour cela que nous nous sentons obligés de nous protéger de ceux qui osent nous influencer et moduler nos émotions à leur guise. Parlons donc de rythme. C'est un sujet à la fois délicat et inconnu, en fait nous n'en sommes pas toujours conscients. Ce n'est pas tout. Dans la société actuelle, nous sommes presque obsédés par l'accélération de ce rythme : les enfants doivent apprendre à lire et à écrire le plus tôt possible, les adolescents doivent se comporter comme des adultes et nous, les adultes, ne faisons que comparer notre rythme à celui des autres. Oublions que, pour aspirer à une véritable harmonie intérieure, il ne faut pas prendre l'argent, le pouvoir, le prestige et encore moins ce qui manque et que d'autres ont déjà atteint. Sinon, nous ne ferions que mendier et avancer en cercle, accompagnés d'une musique maladroite et chaotique. La véritable harmonie commence avec nous-mêmes. Ce n'est que lorsque nous atteindrons le calme, la connaissance de soi et l'humilité d'esprit dans lesquels rien ne manque et rien n'avance, que le monde trouvera un équilibre magique. Peu importe la vitesse à laquelle le monde va, peu importe ce que les autres veulent, parce que le phare du bonheur est en nous.
Plus vite, s'il vous plaît
Si nous montrons aux autres que nous pouvons offrir et faire plus que ce qui est dans nos capacités, peut-être que nous triompherons. Le seul objectif que nous atteignons, cependant, est celui du malheur. Nous sommes entourés d'un environnement féroce et exigeant qui nous demande d'aller plus vite, qui nous vole notre temps, notre calme et même notre vie. Il faut être clair que dans un monde pressé, rien ne pousse. Parce que tout dans la vie a un temps de cuisson, un temps de préparation et de macération, donc, pour atteindre l'harmonie intérieure, il faut établir un lien avec notre être et pouvoir mettre en pratique une chose très difficile : cesser d'être ce que les autres attendent.
Respectez votre propre rythme, respectez le rythme des autres
Les gens sont comme des toupies dans une salle de bal. Certains vont plus vite, d'autres moins vite, d'autres encore s'arrêtent de temps en temps et les autres vont à une vitesse si frénétique qu'ils frappent les autres. Le fameux dicton "vivre et laisser vivre" n'est pas si simple, c'est pourquoi à certains moments nous nous sentons dépassés. Un psychologue explique dans son livre que de nombreuses personnes se tournent vers un spécialiste à la recherche d'une leçon rapide de croissance personnelle. Ils arrivent avec un tel niveau de saturation que certains cherchent des solutions rapides aux moments de désespoir. Cependant, il n'existe pas de miracle ni de formule magique contre le malaise de la vie. Il est fondamental de comprendre que les processus de guérison et de reconstruction de l'estime de soi prennent également du temps. En fait, plus le niveau d'anxiété est élevé, plus la possibilité d'atteindre ce flux vital dans lequel on se sent bien, en équilibre, est faible.
Rythme de vie : être à l’écoute de ses besoins
Connaître son fonctionnement, son rythme de vie demande du temps, parfois le temps de cette même vie. Quelques prises de conscience significatives peuvent néanmoins s’obtenir grâce à des périodes de remises en question, avec ou sans accompagnement, coaching, thérapie, lectures, voyages initiatiques, épreuves choisies ou subies. S'il y avait un premier pas à réaliser vers une meilleure connaissance de soi et de son rythme de vie, ce serait celui d’être à l’écoute de ses besoins. La connaissance ne fait pas l’expérience. Aussi, il semble intéressant de mettre en lien ce que vous avez compris des besoins humains avec ce que vous vivez actuellement dans votre quotidien. Vous pouvez, par exemple, évaluer sur une échelle de 1 à 10 votre ressenti de satisfaction pour tel ou tel besoin et décider à partir de quel résultat il est grand temps d’opérer un changement, de réagir, de reprendre les rênes de votre vie; bref, de faire quelque chose. Bien sûr, cela demandera de vivre différentes expériences et donc de sortir parfois de votre zone de confort. En même temps, peut-on parler de zone de confort quand certains de vos besoins fondamentaux sont insatisfaits et vous contraignent à rester dans une zone inconfortable ?
Rythme de vie : Savoir reconnaître les signaux faibles
Plus délicats à reconnaître que la satisfaction ou l’insatisfaction de ses besoins, les signaux faibles sont aussi un repère intéressant pour qui veut être en harmonie avec son rythme de vie. Pour illustrer comment fonctionne un signal faible, on vous propose cette métaphore. Imaginez que vous conduisiez votre voiture depuis quelques années en n’ayant aucun pépin. Un jour, alors que vous vous rendez au travail, vous entendez un léger bruit venant du moteur. Que faites-vous ? Êtes-vous du genre à attendre que ça passe tout seul, à aller jeter un œil sous le capot si vous avez quelques bases en mécanique ou allez-vous directement chez votre garagiste pour voir ce qu’il en est ? Savoir repérer et évaluer les signaux faibles est une sacrée ressource pour éviter les ennuis et, de fait, rester dans son rythme de vie.
Travail: trouver son rythme et l'imposer
Selon une étude menée par la Confédération française démocratique du travail (CFDT), plus de la moitié des Français se disent autonomes et
heureux au travail, mais se plaignent d’être surchargés. Ils sont 51 % à estimer que leur charge de travail est trop importante et 58 % disent ne pas avoir le temps de faire leur travail correctement. Par ailleurs, 74 % aimeraient avoir plus d’autonomie dans leurs décisions. Ils sont même 60 % à estimer passer plus de temps à rendre des comptes qu’à travailler.
- Le rythme au travail change
- Avec les freelancer, les consultants, les travailleurs du web. Lorsque vous avez une expérience sans un patron sur le dos, vous réalisez vite que ce n’est pas de se connecter de 9h à 18h qui compte, mais de faire le job. L’objectif devient le travail.
- Avec les temps partiels qui se multiplient. Ce n’est plus exclusivement un phénomène féminin. Fini, le temps où seules les femmes négociaient des réductions de leur temps de travail. Désormais, les hommes aussi réclament un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le fameux quatre cinquième que beaucoup choisissent aboutit souvent à la chose suivante : accomplir désormais en quatre jours ce que vous faisiez auparavant en cinq jours . Vous suivez vos dossiers le mercredi en consultant vos mails après avoir emmené la cadette à la danse et l’aîné au médecin.
- Vous avez pensé à appuyer sur le bouton pause ?
Chacun a un rythme biologique qui lui est propre. Cela influence votre façon de penser, d’être au monde, d’agir et vos relations avec l’autre. Il s’agit d’accorder votre rythme de travail avec votre rythme biologique et de trouver une organisation qui convient au cerveau humain. Le plus difficile est de synchroniser ces deux rythmes. Vous travaillez de plus en plus en mode multitâche, dans l’urgence et dans des horaires instables qui mêlent vie professionnelle et personnelle. La pression économique est forte, l’exigence de réactivité est augmentée par l’outil numérique qui ne vous laisse aucun répit. Vous vous laissez déborder, vous ne savez plus où donner de la tête, tout s’accélère. Le résultat est la dispersion de votre énergie avec comme effet l’alternance de moments d’agitation et d’inaction à la limite de l’abandon. L’aménagement du temps de travail, qu’il soit choisi ou imposé, coïncide encore trop rarement avec notre rythme biologique. Le non-respect des bons rythmes de sommeil et d’activité est source de fatigue chronique, de stress et de nombreuses maladies organiques. C’est le burn out assuré.
Règle numéro 1 : séquencer ses activités
Commencez par vous donner les moyens matériels de vous concentrer sur de courtes périodes de travail : un bureau rangé, une pièce à la porte fermée, coupez votre téléphone et cessez de consulter vos mails toutes les deux minutes. C’est déjà un bon début pour une séance de travail dans un lieu où vous ne serez pas dérangé. En vous isolant, vous serez plus efficace et maître de votre séance de travail.
Règle numéro 2 : se fixer des objectifs précis
Choisissez une seule tâche dans un temps limité : plus facile à dire qu’à faire. Vous devez souvent mener à bien des projets longs et complexes. Dans votre activité, le temps se dilate, vous n’en voyez jamais le bout.
Règle numéro 3 : respecter une alternance travail-repos
Pas besoin d’être un spécialiste pour s’accorder sur le fait qu’il faut alterner de vraies périodes de travail et de vraies périodes de pauses. C’est malheureusement un rythme qui s’accorde mal avec l’organisation du travail actuelle. C’est aussi oublier que nous nous laissons facilement distraire. Alors, plutôt que de s’acharner à vouloir appliquer une règle stricte, concentrez-vous sur l’éviction de ce qui vous déconcentre. Apprenez à vous concentrer sur une seule chose à la fois et sur de courtes périodes. C’est à vous et à vous seul de vous autodiscipliner. Vous verrez votre efficacité accroître.
Règle numéro 4 : faire respecter votre rythme de travail
Il faudra apprendre à dire non face aux multiples interruptions de vos collègues, aux réunions qui n’en finissent pas sans compter les réunions de dernières minutes. Pouvoir dire non nécessite une certaine confiance en soi, qui peut s’apprendre au quotidien. Vous aurez du mal à trouver des entreprises ayant fixé des règles de bonne conduite en la matière alors essayez toujours d’imposer votre rythme, avec tact et diplomatie. Dire non ne doit jamais être perçu comme un affront, mais juste comme une preuve que vous savez où sont vos priorités et que vous n’êtes pas disponible et corvéable à merci. Toutes ces règles, c’est bien joli me direz-vous, mais c’est oublier que votre manager vous impose un rythme propre à l’entreprise. Il convient de distinguer le rythme qui vous est réellement imposé et contre lequel vous ne pouvez rien, car il permet à l’ensemble des acteurs de travailler ensemble au sein de l’entreprise, de celui que vous vous imposez à vous-même, par peur de la hiérarchie, zèle, ou tout simplement manque d’organisation personnelle. Vous pouvez vous imposer un rythme soutenu de travail par ambition par exemple, sans en souffrir, sans en pâtir. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de rythme idéal, mais des rythmes propres à chaque individu, qui varient au cours de la vie.
Le bon rythme, c’est finalement celui que vous pouvez suivre sans danger pour vous et pour votre vie en dehors du travail. C’est aussi celui qui vous laisse des moments de repos où vous choisissez ce que vous souhaitez faire, ou décidez de ne rien faire d’ailleurs. Le mauvais tempo, c’est celui où vous vous sentez en perpétuelle agitation, stressé, éreinté, jamais déconnecté.
S’organiser en fonction du jour de la semaine
Notre productivité varie significativement au fil de la semaine :
– Le lundi est l’un des jours les moins productifs de la semaine. Notre organisme sort de deux jours de repos et il lui faut du temps pour se réadapter.
– Nous sommes également peu productifs le vendredi. Nous avons passé 4 jours à travailler et notre organisme commence à fatiguer.
– Les mardi et mercredi sont les deux jours les plus productifs de la semaine.
Bon d’accord, mais maintenant que l’on sait ça, que fait-on ? On essaye de s’adapter à ces rythmes. Listez les tâches que vous avez généralement à réaliser au cours de votre semaine de travail. Essayez ensuite d’établir un classement, en fonction de l’attention et de la concentration que celles-ci vous demandent. Puis assignez ces différentes tâches à un moment de votre semaine. Le lundi, démarrez la semaine en douceur par des activités qui ne demandent pas une concentration trop intense par exemple, les tâches répétitives. De même, le vendredi, ne prévoyez pas des tâches trop coûteuses. Privilégiez les tâches sociales, qui sont les plus à même de maintenir votre attention élevée. Enfin, réservez les tâches qui demandent la plus grande attention et concentration pour les mardis et mercredis.
S’organiser en fonction de l’heure de la journée
Selon cette même étude, de manière générale, nous sommes plus productifs le matin que l’après-midi. Ces variations s’expliquent entre autres par l’existence de rythmes biologiques appelés cycles circadiens. Selon la directrice du Centre d'étude et de traitement des rythmes circadiens, ces cycles ont une durée de 24 h environ et régulent notamment nos phases de sommeil et d’éveil. En se basant sur ces cycles, l’idéal est donc de réserver autant que possible les tâches les plus compliquées pour le matin. Au cours de l’après-midi et plus l’heure avance, privilégiez les activités moins coûteuses. Mais comment faire si la fatigue devient trop importante ? Sachez que ces coups de barre sont inévitables. Plutôt que de faire comme si de rien n’était, mieux vaut en profiter pour faire le plein d’énergie pour le reste de la journée. Lorsque vous ressentez l’arrivée d’une petite fatigue, vous pouvez :
– Sortir marcher. Activer votre corps vous permettra de vous redynamiser et éloignera la sensation de somnolence. Profitez-en également pour vous déconnecter afin de reposer votre cerveau.
– Profiter du soleil. Si le temps est au beau fixe, pourquoi ne pas prendre quinze minutes pour aller vous détendre dans un parc ou à une terrasse de café ? L’exposition à la lumière favorise en effet l’éveil et a également des effets positifs sur notre moral.
– Faire une sieste. Le plus efficace face à une fatigue plus importante reste encore la sieste. Si possible, trouvez un coin tranquille pour vous assoupir 15 à 20 minutes.
Respecter vos besoins de pause
Savez-vous qu’il existe également des cycles plus courts que les cycles circadiens, nommés cycles ultradiens ? Un chercheur a montré que ces cycles de performance ont une durée d’environ 1 h 30 et alternent une phase de forte concentration et une phase de repos. Nos ondes cérébrales sont plus rapides au cours de la première moitié du cycle, lorsque nous nous sentons alertes et concentrés, puis elles ralentissent. Dans les 20 dernières minutes du cycle, nous nous sentons rêveurs et un peu fatigués. C’est parce que notre corps est en train de se préparer pour la partie alerte du cycle suivant.
Il faudrait donc systématiquement prendre une pause de 20 mn après 1h10 de travail ? Pas exactement. Nous ne sommes pas tous identiques, et nos cycles ultradiens peuvent être légèrement différents de ceux de nos collègues. Apprenez à reconnaître les signes qui montrent une petite baisse de productivité passagère. Bâillements à répétition ? Difficulté à vous concentrer ? Légère somnolence ? Ce sont les signes que votre organisme est entré en phase de repos. Lorsque vous détectez ces moments, prenez une vraie pause, minimum 15 mn, si possible loin des écrans. Vous ne serez que plus efficace lors de votre prochaine phase d’alerte. Si besoin, notez durant quelques jours l’heure de survenue de ces périodes de repos. Vous verrez sans doute apparaître des régularités, ce qui vous aidera à anticiper vos phases de repos pour les jours suivants. Plutôt que de lutter pour être au top de notre productivité en permanence, accepter les variations naturelles de notre corps permet un gain réel de temps et une amélioration de notre travail.